Je considère l’objet artistique d’abord comme véhicule d’un message. Et c’est bien ce type de résonances utopiques qu’il faut pour donner, au moins l’instant d’un instant, une métaphysique de l’amour aux mouvements du cœur. Mon autre côté de la mer vient à moi par la seule force des imaginaires, et mes voyages sont à dessein enfiévrés. Au passage, je regrette l’absence de bras amoureux, et salue l’insurrection poétique d’une grande part de la générosité adolescente. Je choisis mes mots-images privilégiés hors de la normalité. Anarchie ? Alors qu’un tel mot du dictionnaire pouvait permettre toute sorte de « désordres », j’en fais un mot de pure lumière quasi religieux, à la fois autonome et spirituel, dont le principe fédératif ne s’est en rien altéré avec le temps des assassins. Dites simplement non au régime autoritaire. L’horreur ténébreuse n’est qu’une image de l’aliénation portée par les assassins de raisons et de vies. Surtout ne pas avoir peur, ne pas avoir honte de mordre la poussière ! Quiconque se lance à l’assaut de la forteresse étatique reconstituera en lui-même les terribles heures vécues par les enfants de la Commune, durant la semaine sanglante. N’importe ! La profonde solitude des êtres de la nuit a beaucoup en commun avec son attirance lumineuse. Les cœurs purs vont rencontrer les vastes étendues inexplorées de l’autre monde libertaire, dont les portes s’entre-ouvrent, pour quelques secondes, à ce rectangle de lumière qui ne pouvait pas ne pas venir cette nuit. Ami, le ciel de la nuit s’exprime par le violet étrange pour raccorder toutes les images, toutes les couleurs et toutes les formes de l’ordre sans le gouvernement.