Il est dit dans les chants d’une lointaine Hermopolis, qu’un groupe de huit dieux vint à l’existence avant toute création. Ce fut ici, sur le tertre émergé de l’Océan primordial qu’ils façonnèrent l’œuf cosmique d’où sortit le Soleil.

Il fallait une rétraction de l’infini à ce long cheminement des dieux, inclus initialement dans un non-monde informe. Ce n’est que réunis par l’Ogdoade d’Hermopolis qu’ils prendront leur vraie dimension.

Il est nécessaire de définir clairement ce qui peut ou doit être le reflet des apparitions de la terre émergée. Nous voyons que les éléments du chaos primordial contiennent déjà une percée vers un type de personnalisation, mais ce n’est là encore qu’une esquisse provisoire de la volonté de création initiale, qui ne prendra sa couleur de terre, sa couleur de lumière que plus tard.

Les huit génies durent prendre appui sur le Verbe pour faire advenir dans la soupe océanique primitive le passage de la création primordiale à l’état terrestre.

Ce que je crois ? Ce que je crois, c’est que l’impossible est possible. L’émergence de cette coupole bleue de la terre n’est pas l’affaire d’un seul dieu. Elle est l’affaire de tous les dieux.

Un ou plusieurs commencements ? Une création ou une naissance plurielle ? La vie est un voyage avec et dans un être originairement inconnu. Sans doute le récit marque-t-il une rupture totale avec le reconnaissable, qui ne peut être un moyen de recherche.

Ainsi le cri des vagues construit réellement le cri de la lumière qu’il croit rêver. Le chemin de la quête est proposé, jamais imposé.

Est-ce l’homme qui a découvert cette terre ou est-ce cette terre qui a attiré l’homme ? En posant cette question, on ouvre un être nouveau sur l’aube par une visualisation intérieure. Je vois surgir une minuscule petite île de sable et d’argile qui saura grandir et se matérialiser dans un parcours initiatique réalisé à partir du mythe.

OGDOADE
Avant l’existence du monde

-C.C.