Il se peut qu’un jour, à l’autre bord des ciels, tout un peuple d’oiseaux réintègre sa naissance dans le firmament bleu, doré et argenté. Un musicien s’est glissé clandestinement jusqu’à leurs voiles gonflées. Il ne lui a fallut qu’un instant pour imaginer dans cette haie vivante des préparatifs d’oiseaux entre les branches arrachées au monde des apparences. Il se sent au cœur de la Voie Clarté comme un jeune frère d’infini autour duquel tout est correspondance entre la mer, le ciel et la plage muette livrée aux dieux étoilés. Il me dit que rien n’est loin. Mais il faut être très loin, ailleurs, pour sentir que le loin n’existe pas. J’aimerais entendre le chant de mes frères en vol. J’imagine ce que seraient à mes lèvres bleues de pluie les résonances des mers de l’espace, leurs traces, leurs ombres groupées navigant vers ma surprise et mon émerveillement.

Tout ce que désire l’inspiration esthétique, c’est se frayer un voyage à travers les spirales du sable et, les ailes du vent ramenées derrière son dos, elle se met à courir vers la vague clarté qu’elle aperçoit devant elle. Mais là, parmi les filaments flottants d’un port de l’espace, vers l’est rouge où plane l’Oiseau du Temps, un invisible naturel offre sous tout ce bleu de surface une prise au septième jour de vent. Voler ou ne pas voler, voilà tout le problème… Être ou ne pas être enveloppé de bleus. Ils sont nombreux les hommes sans ailes à tenter mais en vain de se joindre aux oiseaux de l’île. Et alors que nul ne sait depuis quand la mer suit le ciel nue à nu, bleue à bleu, avec des étoiles différentes, ni à quel moment les dunes sculptées par le vent ont épousé la surface de la mer agitée, lui, l’Oiseau céleste reconnaît seul le monde un et nu où les terres de lumière et de sensibilité à l’être se fondent les unes dans les autres.

Le septième jour de vent





A ce moment, tout un peuple d’oiseaux longeait la haute portion de l’île, roulant avec les nuages à travers tout ce degré d’absolu, en direction de la Main de Vie. D’ici, au bord de mon rocher, à l’infini, je les voyais survoler l’écume et le feu et, le temps d’une averse de couleur d’or, toucher d’autres profusions de soleils.