Un jeune monde souvent traverse cette forêt. L’avant-aube, seule, connaît le sentier par lequel il est arrivé au lac. Mais c’est là aussi qu’elle s’en sépare.
Les ondines peignent leurs longs cheveux sur la rive. Elles ont toutes en mémoire l’étoile par laquelle elles sont entrées. Des yeux d’eau et de lumière de toutes les couleurs peuvent nous la montrer. Mais il faut, pour cela, arriver à concentrer les verticales de la lumière.
Ainsi la chambre de l’eau pourra être conjuguée avec le rouge ardent des soleils où se reflètera l’onde profonde des ondines à des milliers de lieues de leur sanctuaire.
Il est dit dans les chants que Mavka ne projette pas d’ombre. Elle n’est pas explicable, elle est comme la parole du vent qui efface ses propres traces. Mais l’ombre absente se double d’une autre.
Sans doute a-t-elle rêvé de partager ses secrets, son mystère dans un paysage d’aube où tout se regarde et se respire.