Le lieu de la rencontre et le champ préparatoire des sons sont mis sur le même plan pour rendre compte d’un éclairage particulier : un poème s’écrit et une sculpture s’inscrit. On peut constater ici que cette relation entre l’espace sonore et le lieu du regard permet d’accéder à la couleur de l’objet selon un langage. La sculpture est une extériorisation de la pensée, à savoir, une concrétisation de celle-ci. Il est clair que la forme ne nous intéresse que comme véhicule, voie et passage vers une objectivation de la parole. Ce qui établit également un lien magique, par delà la seule représentation esthétique, avec l’appel du merveilleux. Il suffit de presque rien, peut-être un regard, un mot ou un signe pour atteindre l’autre rive. Le rêve dans sa matérialité passe par les objets peinture, sculpture, dessin ou photographie. L’union intuitive avec la nature n’est pas un univers de rêve à jamais disparu. Les arbres, les rochers ou les étangs n’existent pas sans mystère et sans incertitude. Le goût du merveilleux, cela seul qui importe ! Par tous les temps. Sur toutes les mers. Et dans toutes les conditions d’expressivité imaginables. Sans cesse, une urgence expressive individuelle poussée à l’extrême côté du cœur. Voire au-delà.
Le lieu mythique
“Tout est possible dans mon Cœur comme dans les cachettes des ravins. Une distance très boisée me sépare des codes moraux et des villes. » Gaston Bachelard (La poétique de l’espace)