Le corps de la Déesse, dont on ne connaît pas le visage, nous parle à la fois d’impressions de beauté et d’impressions d’effroi. Seul peut naître ce qui veut naître au fil des pensées. L’acheminement vers le rêve en de longs, en d’infiniment longs regards éperdus, dessine une poétique toute ronde, toute blonde, du corps et de l’image de l’Autre caressés par l’eau dans des bleus or.
Ce goût éphémèrement lumineux a disparu dans l’ombre des rêves peuplée de mains et de caresses. La Déesse Mère des commencements rejoignit le peuple des Tuatha Dé Danann et, tous unis dans une enfance du monde, ils retournèrent à la féminité de l’être, pour sa présence de vie dans leurs vies.
Qui était Dana et qui n’était-elle pas ? On peut choisir librement une hypothèse, un raisonnement et une construction mentale conventionnelle ou non. J’aime imaginer qu’elle était « là-bas » pour ouvrir le chemin du parcours vers la source de l’être et la véritable patrie.
La Déesse Mère du peuple des Tuatha Dé Danann vivait auparavant dans les quatre îles au nord du monde. Certes, on ignore tout d’elles, sinon qu’elles retenaient le souffle de l’aurore, invitaient au sommet des vagues et jetaient un trait d’union au-dessus de l’ombre violette des arbres à un peuple d’étoiles.